Une conférence sera donnée le mercredi 12 février 2020, à 20 heures, à l’Hôtel de Ville (Salle des Mariages), par Monsieur Gwénolé Le Goué-Sinquin, historien, sur le thème : « Être Marchand d’Outre-Mer pendant les Guerres de Religion (1585-1600) ».
Détenu depuis 1999 par la Ville de Vitré, ce prestigieux label national est coordonné par le service patrimoine et valorisation touristique. Il lui permet de proposer toute l’année des animations pour les Vitréens, pour les touristes et les scolaires. Dans ce cadre, une programmation annuelle notamment disponible à l’accueil des Musées et à l’Office de Tourisme, est conçue pour mettre en valeur toutes les facettes de Vitré et donner aux visiteurs des clefs de lecture pour comprendre l’histoire de la ville, son développement au fil des quartiers, au travers de son patrimoine bâti et paysager. Dans le cadre de cette programmation annuelle, une conférence sera donnée le mercredi 12 février 2020, à 20 heures, à l’Hôtel de Ville (Salle des Mariages), par Monsieur Gwénolé Le Goué-Sinquin, historien, sur le thème : « Être Marchand d’Outre-Mer pendant les Guerres de Religion (1585-1600) ».
En 1586, à l’apogée du commerce vitréen, les exportations atteignent 1 345 000 aunes de toiles. Dix ans plus tard, la 8e Guerre de Religion touche à sa fin : la confrérie des Marchands d’Outre-Mer est dite ruinée, « demeuree pauvre sans recueillir que bien peu d’argent » (sic, 1597).
Recherchant les causes de ce contraste saisissant, Arthur Le Moyne de la Borderie attribue en 1851 cette ruine économique à la présence d’une communauté protestante dans la ville. Or, ce commerce aux débouchés lointains a longtemps su tirer le meilleur parti de ses divers réseaux régionaux et internationaux. Les négociants, extrêmement réactifs, ont saisi la profonde mutation des marchés européens, désormais orientés vers le lucratif commerce d’Espagne.
À la mort du duc d’Alençon (1584), héritier du roi Henri III, la France s’enfonce dans une spirale délétère entre partisans et opposants du nouveau prétendant au trône, le calviniste Henri de Navarre. Puissance hégémonique, championne de la catholicité, l’Espagne de Philippe II choisit son camp. La dégradation de ses relations diplomatiques avec l’Angleterre provoque l’insécurité sur mer, et fait de la France leur nouveau terrain d’affrontement.
La dégradation de la situation internationale puis l’irruption violente des Guerres de Religion dans le « bastion huguenot » vitréen bouleverse le paysage de toutes les relations établies. Les négociants vitréens redéfinissent leurs stratégies et structures commerciales. L’organisation de la commercialisation s’éloigne du pôle productif au bénéfice des espaces portuaires, plus dynamiques vis-à-vis des marchés internationaux. En 1598, le retour de la paix permet au milieu marchand malouin de capter à son profit les retombées de cette singulière expérience vitréenne.